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Histoire de notre commune

Le nom de BOUGARBER viendrait de BORC-GARBER (bourg producteur de gerbes) en 1385 pour devenir vers 1402 MONT GERBIEL, puis MONGARBER en 1538 et BOURGARBER en 1625 et prendre ensuite l’orthographe actuelle par la suppression du R de Bour. On a retrouvé des traces de cité lacustre sur les bords de l’AYGUELONGUE indiquant qu’à la préhistoire, la région était habitée. Ont été également retrouvés aux abords du chateaux (situé sur les coteaux), des débris de poterie et d’objets en cuivre. A partir du IIIème siècle, l’histoire de BOUGARBER est liée à celle de BENEHARNUM (ancien nom de LESCAR). En effet, l’emplacement de BOUGARBER faisait partie des camps avancés qui protégeaient le camp retranché. La voie romaine TOULOUSE-DAX passait par LESCAR, LESPIAU (qui est un quartier de Bougarber) pour remonter sur les côteaux vers le chateau (appelé à l’époque Chateau de Sus) et CESCAU.

Au moyen âge, l’ordre des Frères de Saint Jean de Jérusalem (devenu en 1530 l’ordre de Malte) fondèrent à LESPIAU une commanderie (qui était un asile pour les pélerins se rendant à Compostelle). (Le nom de LESPIAU est dérivé de l’HESPITAOU, qui veut dire l’hopital). Au XVIIème siècle, cette commanderie devient la propriété des BERNABITES (ordre enseignant originaire de Milan, qui fut introduit en Béarn par HENRI IV à LUCQ DE BEARN, puis à LESCAR, ou ils fondèrent un collège de grande réputation). L’hôpital de Lespiau était un refuge pour les pauvres. Aux XIIIème et XIVème siècles, les pouvoirs politiques de l’époque décidèrent de créer en Béarn des Bastides (groupe d’habitation). Ces dernières bénéficieraient d’avantages et de privilèges. C’est ainsi qu’est né BORC GARBER au temps de Gaston Phoeobus et du baron de Gayrosse (propriétaire des lieux). (Les bastides étaient entourées de fortifications comportant une porte à chaque extrémité du bourg et des fossés remplis d’eau entouraient ce dernier).

 

BOUGARBER avant…….

Afin d’alimenter le site INTERNET de la commune, l’équipe communication recherche des photos ou des cartes postales anciennes mais aussi des paysages,….

Ainsi nous vous proposons de remonter le temps et d’admirer notre patrimoine.

Les originaux vous seront rendus après avoir été scannés.

Merci de nous les adresser sur  le mail :   mairie@bougarber.fr

ci-dessous :

Eglise ,  Porte ,  Carte Postale ,  Ancienne Epicerie Palétou , Entrée  Maison Tauziet

 

  

 

 

                   

 

BOUGARBER vu par un ancien……

………………………..charpentier

 

Je vais vous raconter des anecdotes que seul un habitant du village comme moi, un ancien peut le faire.

Pour faire connaissance, je dirai que je suis né à Bougarber en 1919 et j’ai toujours vécu dans ce village historique. J’ai toujours rêvé de partir découvrir de lointaines contrées. J’ai pu parcourir le monde au cours de mes vacances. A présent je continue au rythme de la saison de rugby et du Club de la Section Paloise que je soutiens assidument. Mais remontons dans le temps…

 Au centre du village se trouve une église qui date de 1629. Cette église n’avait pas de clocher à l’époque des guerres de religion. Les troupes militaires sous l’ordre de Jeanne d’Albret, mère d’Henri IV étaient chargées de détruire les églises. Prise pour un temple elle fût sauvée grâce à son apparence trompeuse !

 C’était pendant l’hiver, tout d’un coup on entendait les cloches et on savait que s’était la Sainte Agathe. Une coutume existait à Bougarber pour le jour de la Sainte Agathe. On sonnait les cloches toute la nuit. Cela venait d’une ancienne croyance datant du Moyen Age qui prônait que pour éloigner les sorcières il fallait sonner les cloches toute la nuit. Les sonates parcouraient le village, ramassaient les boudins et faisaient ripailles toute la nuit. Cela se produisait encore il y a une cinquantaine d’année.

Cette coutume pratiquée à Bougarber depuis le Moyen Age vient du fait que ce village fut fortifié du temps de Gaston Phébus pour protéger sa vicomté. Le village et ses traditions y sont restés cloisonnés.

Des Moines se sont installés dans la plaine du Pont Long à Bougarber au moyen âge. Ils vivaient dans une grande bâtisse attenante à une chapelle. Les Anciens disaient que Saint François d’Assises était venu s’agenouiller à la Croix du Père (La Croutz de Patris). Cette croix se trouvait à l’intersection de la route de Sault de Navailles et de Bougarber.

Le curé de Bougarber a reçu un jour une lettre du Vatican lui demandant de faire des recherches sur ce passage.

 La maison en face de la mienne était occupée par un ancien qui avait été désigné, en raison de son âge, comme garde champêtre. Un jour de la guerre 14/18 un avion avait atterri sur le sol de Bougarber. Il s’était rendu sur le lieu avec sa femme afin de récupérer l’essence qui était alors extrêmement précieuse. Il demande à sa femme d’approcher la lampe à huile et l’avion s’est enflammé ! Il a été complètement détruit. Le châtelain qui venait de perdre deux enfants à la guerre fût indulgent est intervint pour qu’on ne le punisse pas. Pierre et Victoire !

Ici, nous étions à proximité de l’école d’aviation, une des premières au monde. Les avions se trouvaient au Pont Long.

L’un des frères Wright est passé au-dessus de Bougarber avec son avion ; Bougarber est l’un des premiers villages au monde à avoir été survolé par un avion.

Mes grands parents qui habitaient Viellenave d’Arthez partaient voir voler les premiers avions avec leurs fils. Ils y allaient tous en voiture avec un âne qui les faisait avancer.

 J’ai connu également la chasse à courre dans les champs autour de Bougarber avec les Anglais. Ils s’arrêtaient à un kilomètre d’ici à l’angle de la route de Sault de Navailles. On se précipitait pour aller les voir car c’était très beau : les cavaliers avec leurs tuniques rouges, les femmes assises sur les chevaux et la meute des chiens. Et on courrait pour leur ouvrir les barrières. Ils nous lançaient des pièces sans grande valeur.

Les Bougarbersiens étaient heureux de les voir et s’il y avait des dégâts ils étaient indemnisés. Souvent c’était une bonne affaire lorsque les dégâts n’étaient pas importants. Les Anglais qui venaient étaient des grandes fortunes à l’époque.

 Sur les terres de Bougarber fût construit un manoir au 14ème siècle qui devint un château par la suite. Un moulin également fut bâtit puis transformé en habitation. Une grande bâtisse habitée par des moines avec une chapelle a été détruite par trois incendies. Il ne reste plus que les murs délabrés aujourd’hui.

Les troupeaux de vache qui passaient devant ma maison au quotidien ne passent plus. Aujourd’hui c’est fini, les paysans s’en sont débarrassé et plantent du maïs. Il en reste quelques unes à la périphérie. Le même sort a été réservé aux coqs…

Voici maintenant comment je suis devenu charpentier

 La maison de famille dans laquelle j’habite toujours aujourd’hui était une maison abandonnée lorsque mes parents ont décidé de l’acquérir. Elle portait le nom de Lucette…

 Je suis propriétaire de cette maison à laquelle est rattaché un atelier de menuisier charpentier. A côté de celle-ci,  il y a encore les traces d’une ancienne église qui apparaissent, lorsque le sol est très sec.

 Lorsque j’ai atteint l’âge de 7 ou 8 ans, mon père a perdu sa main droite avec une scie à ruban. J’ai quitté l’école à 11 ans et demi et je suis parti sur les chantiers par n’importe quel temps comme charpentier, le métier de mon père.

J’étais l’aîné des garçons et à cette époque il n’y avait pas d’assurance, pas d’allocations familiales, pas de subventions, rien. Cela n’existait pas. J’avais deux frères Albert et Maurice. Ma sœur aînée qui avait 5 ans de plus que moi, née avant guerre, était partie à Pau pour travailler. Elle avait 15 ans et demi.

Je partais l’hiver avec un petit pull, sans gant. Si j’étais mouillé le matin, je restais ainsi jusqu’au soir. J’avais des trajets en vélo de 7 ou 8 kilomètres. Je n’arrive plus à m’imaginer comment j’ai pu tenir le coup !

 Je travaillais avec mon père, c’était un être exceptionnel. Ils étaient 4 frères, très vaillants et mon père Louis était le plus vaillant de tous.

L’ainé s’appelait Pierre. Son père était également charpentier. Il a commencé à 8 ans comme domestique agricole.

 Le nom de Loustalot vient de mon arrière grand-mère qui tenait un petit hôtel à Viellenave d’Arthez et on l’appelait la « Loustalotte » ! Et puis elle a hébergé un client et neuf mois après est né mon grand père. Voilà nos origines.

 Du côté de ma mère, mes grands-parents étaient valets de ménage à Beyrie en Béarn.

Je suis fier d’avoir démarré pauvre et d’être arrivé où j’en suis contrairement à d’autres qui avait tout et ont tout dépensé.

C’est ma passion pour les mots croisés qui m’a appris beaucoup de choses et je suis devenu entrepreneur.

Mon entreprise a restauré le Château de Morlanne. C’était il y a 30 ans.

J’ai refait la toiture en ardoise de l’Hôtel Gassion à Pau. En ce temps-là j’avais bénéficié de l’assistance de deux ouvriers d’Angers spécialisés pour aider les entrepreneurs lorsqu’ils avaient de gros chantiers.

La Tour, classée monument historique est également désignée par la vieille porte. Elle trône toujours au milieu du village. Je l’ai également restaurée. Cet édifice est le joyau du village et attire tous les visiteurs qui le traversent.

Donc lorsque j’ai atteint l’âge de 22 ans, mon père craignant de me voir partir vers de lointaines contrées m’a fait prendre la carte d’artisan charpentier à la place de la sienne. Et à 27 ans je suis devenu constructeur de maisons avec Albert, mon frère, à la menuiserie. Albert a toujours regretté de n’avoir pas pu étudier après le Bac.

Nous avons construit ensemble ce que nous appelions à l’époque des petites maisons : F3, F4, F5 de Bougarber à Pau à Orthez.

 Nous avons connu l’époque des fouilles sans pelle mécanique avec des ouvriers Portugais courageux. L’installation, suivant les moyens techniques et financiers, du chauffage central.

J’étais, ce que l’on appelait alors, à la tête d’une entreprise pilote. J’établissais les fiches de paye et je travaillais avec un comptable agréé.

 J’ai également travaillé avec les Ponts et Chaussée que l’on appelle aujourd’hui le service de l’Equipement  pour construire des ponts à Sauvagnon et à Bougarber.

 Lorsque j’ai pris ma retraite à 65 ans, il y a maintenant 25 ans, ce sont mes ouvriers Portugais qui ont pris la relève. Ils étaient cinq ou six. Ils ont tous créé leur entreprise.

 Je continue de travailler tous les jours à l’entretien de ma maison et du terrain attenant. Mes passions sont le rugby, les voyages et les mots croisés.

Je suis fier de mes origines modestes et heureux de la force qu’elles m’ont données pour arriver à ce que je suis aujourd’hui.